Advans Côte d’Ivoire évalue les impacts du changement climatique sur les producteurs de cacao

La Côte d’Ivoire est vulnérable au changement climatique ce qui fait peser un risque accru de dégradation de ses systèmes agricoles.

Du fait de l’importance des conditions climatiques (pluviométrie, température, durée des périodes de sécheresses) sur la culture du cacao, les producteurs de cacao sont particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique. Alors que de nombreuses réflexions sont actuellement en cours sur la durabilité d’une filière qui représente 15% du PIB ivoirien, ainsi que sur la protection du revenu du planteur. Advans Côte d’Ivoire, pionner dans l’inclusion financière agricole en Côte d’Ivoire a souhaité mener une étude afin d’évaluer les risques climatiques sur la cacaoculture en Côte d’Ivoire. L’objectif est de confirmer les impacts immédiats et futurs du changement climatique, de dresser un bilan des stratégies possibles d’atténuation de ses impacts et d’identifier les mesures d’adaptation pour ses clients. Dans le cadre de la stratégie Climat du Groupe Advans et grâce au support financier de la Banque Européenne d’Investissement, Advans Côte d’Ivoire a été accompagnée en 2022 par les cabinets RISOME et JMK Consulting afin de mener cette étude.

Pour pousser durablement, le cacaoyer a besoin de conditions climatiques spécifiques.

Il est en effet important de rappeler que le cacaoyer pousse initialement dans des zones forestières à climat chaud et humide et qu’il a besoin de se retrouver dans certaines conditions pour se développer. Parmi ces facteurs on retrouve notamment une bonne alimentation en eau (pluviométrie) avec une saison sèche n’excédant pas 3 mois, une température moyenne comprise entre 24°C et 28°C et un ensoleillement d’au moins 4h par jour pendant la période de floraison (d’avril à juillet).

Cependant l’analyse des évolutions climatiques sur la période 1960-2020 montre une dégradation de ces facteurs, surtout dans certaines zones. On observe une baisse de la pluviométrie annuelle, une hausse des températures moyennes, un raccourcissement de la saison des pluies ainsi qu’un allongement de la durée de l’harmattan[1]. Les tendances sont plus ou moins prononcées selon les quatre zones agro-climatiques évaluées mais elles impactent dans l’ensemble la croissance du cacaoyer et sa capacité productive. Cela entraîne une baisse des rendements et une dégradation de la qualité des fèves.

D’ici 2050[2] on prévoit une aggravation de ces conditions climatiques, avec notamment une « hausse de la température » (jusqu’à + 2°C) et une « augmentation du nombre de jours chauds »[3] venant s’ajouter à un niveau de précipitation déjà insuffisant dans certaines zones. La dégradation des conditions climatiques d’ici 2050 ne sera pas sans impacts sur la cacaoculture en Côte d’Ivoire : certaines régions plus touchées que d’autres devront progressivement s’adapter et transformer leurs pratiques agricoles en privilégiant la diversification par exemple.

L’enquête terrain menée auprès de producteurs, coopératives et professionnels de la chaîne de valeur cacao a permis de comparer les données météorologiques avec leur perception des impacts du changement climatique.

Globalement, les témoignages des producteurs confirment les données climatiques relevées concernant le manque de pluies et la hausse des températures et soulignent leurs impacts sur la production de cacao. 57 % d’entre eux ont cité le changement climatique parmi les difficultés qu’ils rencontrent dans la cacaoculture.

Les producteurs de cacao se sentent globalement impuissants face au changement climatique mais citent tout de même des solutions pour s’adapter. Parmi les solutions d’adaptation déjà mises en place, on retrouve « l’apport additionnel de produits phytosanitaires ou d’intrants organiques », les pratiques d’agroforesterie et les pratiques agricoles pour limiter la propagation des maladies. Les producteurs ont également plébiscité « l’accès à des informations météorologiques » et au « crédit intrant ».

Pour chaque risque climatique, Advans Côte d’Ivoire a identifié des leviers d’action afin de continuer à accompagner de manière durable les producteurs de cacao à faire face au changement climatique et à s’adapter à ses impacts. L’institution avance déjà sur certains axes de travail comme le renforcement de la sensibilisation de ses collaborateurs (la Fresque du Climat sera déployée pour tous les collaborateurs en 2023), la mise en place d’une assurance agricole indicielle et le développement d’un crédit agroforesterie (en partenariat avec AVSF et CEF dans le cadre du programme Equité 2). Advans Côte d’Ivoire explore également d’autres pistes pour améliorer son offre de produits en lien avec les conclusions apportées par l’étude, et obtenir l’appui de partenaires pour le développement de formation ou mise à disposition d’outils.

Advans Côte d’Ivoire est engagée pour continuer à soutenir les producteurs de cacao, maillon essentiel du développement économique et social du pays, afin de leur permettre de faire face aux enjeux transverses liés au changement climatique. Nous voulons travailler collectivement avec les autres acteurs de la filière cacao, engagés pour la durabilité de la filière, pour assurer un revenu décent et durables à nos producteurs.

 

Surveillez cette rubrique ! Nous partagerons bientôt avec vous de nouveaux éléments et résultats sur notre stratégie Climat.


[1] L’harmattan est un vent d’est/nord-est très sec qui souffle sur le Sahara et l'Afrique occidentale.

[2] Prévisions de la Banque Mondiale, de la GIZ et du CIAT à horizon 2050 en Côte d’Ivoire

[3] 6+ 54 jours dans l’année avec une température maximale supérieur à 35°C par rapport à 2000